Les bienfaits de la masturbation

Publié le 23 octobre 2025 et mis à jour le 31 octobre 2025 par Louise Paitel
Les bienfaits de la masturbation

La masturbation, définie comme la stimulation volontaire des organes génitaux pour obtenir du plaisir sexuel, seul.e ou avec des objets , est une pratique courante à travers toutes les cultures. Longtemps entourée de mythes et de stigmates, elle véhiculait honte, culpabilité et tabous éducatifs. Aujourd’hui, elle fait l’objet d’études scientifiques qui permettent de confirmer ses bénéfices pour la santé physique, psychologique et sexuelle. À condition, bien sûr, qu’elle ne devienne pas un automatisme et une souffrance.

Prévalence de la masturbation

Aux États-Unis, 90 % des hommes déclarent s'être déjà masturbés au moins une fois dans leur vie, et 72 % l’ont fait au cours de l’année écoulée (Herbenick et al., 2010). En France, 92,6 % des hommes de 18 à 69 ans ont déjà pratiqué la masturbation (Inserm, 2023).

Chez les femmes, aux États-Unis, 88 % déclarent avoir déjà pratiqué la masturbation, et 40 % l’ont fait au cours de l’année écoulée (Herbenick et al., 2010). La prévalence a fortement augmenté chez les Françaises ces dernières décennies, passant de 42,4 % en 1992 à 72,9 % en 2023. Ces chiffres reflètent une libération des mœurs et une diversification des pratiques sexuelles (Inserm, 2023).

Évolution de la part des hommes et femmes ayant déjà expérimenté la masturbation en France en 1992, 2006 et 2023

Évolution de la part des hommes et femmes ayant déjà expérimenté la masturbation en France en 1992, 2006 et 2023 (Statistica, 2023).

Au niveau de la fréquence, aux Etats-Unis, 65 % des hommes et 40 % des femmes de 18-29 ans se masturbent au moins une fois par mois. Puis, la fréquence diminue au fil de l’âge. En effet, chez les deux sexes, entre 50 et 60 ans, 56 % des répondants disent se masturber au moins une fois par mois, contrairement à 28 % après 70 ans (Herbenick et al., 2010).

Motivations et freins à la masturbation

Les motivations les plus invoquées sont le plaisir, l'excitation, la réduction du stress et la relaxation. Les freins les plus fréquents sont le manque d'intérêt sexuel, le fait d'être engagé.e dans une relation amoureuse, et d’être en opposition avec des valeurs morales ou religieuses (Herbenick et al., 2022).

Un rôle important dans le développement sexuel

Également attestée chez la plupart des mammifères, y compris chez les primates et les dauphins, la masturbation est une pratique tout à fait naturelle. Chez les humains, elle est répandue chez les deux sexes et à tous les âges. Même le fœtus a déjà des comportements d’auto-stimulation sexuelle dans le ventre de sa mère ! (Rodríguez Fernández & López Ramón Y Cajal, 2016).

La masturbation joue un rôle majeur dans la découverte du corps, la connaissance des zones érogènes et l’apprentissage des réponses sexuelles personnelles. Cette pratique contribue aussi à une meilleure conscience corporelle et à une image positive du corps. Plus tard, grâce à l’autonomie qu’elle permet, elle participe également à une réduction des risques sexuels (Herbenick et al., 2010).

"La masturbation peut être considérée comme la clef de voûte de la sexualité. Elle permet de se découvrir, se connaître, comprendre ce qui nous plaît, à la fois dans notre tête, au niveau des fantasmes, mais aussi dans notre corps, au niveau des sensations. C’est un apprentissage de la sensorialité, du plaisir et de l’orgasme, quand il est présent. Plus tard, ces acquis peuvent être appliqués à une sexualité partagée, pour guider son.sa partenaire et accéder plus facilement au plaisir grâce à ce qui « fonctionne » pour nous." - Louise PAITEL, Psychologue clinicienne et sexologue diplômée, chercheuse à l’Université Côte d’Azur de Nice. -

Rôle de prévention

Chez les hommes, une fréquence élevée d’éjaculation peut être associée à une réduction du risque de cancer de la prostate. En effet, une revue de littérature indique qu’environ 44 % des études concluent à un effet protecteur (Aboul-Enein et al., 2016). Des cohortes suivies sur un plus long terme, comme celles de Leitzmann et al. (2004) et Rider et al. (2016), confirment également qu’une éjaculation régulière peut être liée à un moindre risque de développer un cancer de la prostate. Mais au-delà de la santé prostatique, la masturbation participe à une meilleure santé de manière générale.

Santé physique et mentale

Lors de l’excitation et de l'orgasme, le plaisir sexuel conduit à la libération d’un ensemble de neuromédiateurs et d’hormones – dopamine (circuit de la récompense et plaisir), endorphines (analgésie naturelle), oxytocine et prolactine (attachement, relaxation et satiété post-orgasmique) – qui favorisent une sensation de détente et de bien-être (Gimpl & Fahrenholz, 2001).

Santé physique et mentale

Chez les femmes, la masturbation est corrélée à un meilleur fonctionnement sexuel, notamment du point de vue du désir, de l’orgasme et de la satisfaction. Une étude récente menée auprès d’étudiantes montre qu’une masturbation régulière est liée à une meilleure image corporelle et à une augmentation significative du désir sexuel (Soares et al., 2024). De plus, cette pratique améliore l’endormissement (Love, 2018).

De même, l'ocytocine présente lors de l'excitation sexuelle (Gimpl & Fahrenholz, 2001) et l'orgasme (Carmichael et al., 1987) a non seulement des effets sédatifs, mais augmente la confiance interpersonnelle (Kosfeld et al., 2005 ; van Anders et al., 2013) et diminue le stress, l’humeur dépressive et l’anxiété (Scantamburlo et al., 2007). Ses effets seraient également immunologiques et anti-inflammatoires (Haake et al., 2004 ; Carter et al., 2020).

Ainsi, la masturbation est également connue comme stratégie pour réduire la douleur. Des chercheurs ont observé des patients souffrant de céphalées ayant eu des rapports sexuels pendant une crise (Hambach et al., 2013). Chez les patients migraineux, 60 % ont signalé une amélioration de leur migraine pendant l'activité sexuelle et 33 % une aggravation. Chez les femmes, l'orgasme et la masturbation pourraient contribuer à réduire la douleur associée aux règles (Ellison, 2000). En effet, l’orgasme et la stimulation génitale élèvent objectivement le seuil de la douleur, ce qui confirme son effet analgésique (Whipple & Komisaruk, 1988).

Enfin, la masturbation peut être utilisée comme une stratégie d’apaisement émotionnel. Vécue de manière libre et sans honte, elle favorise la détente et la régulation des émotions. Et elle renforce la confiance en soi (Love, 2018).

Effets sur la fonction sexuelle et la vie de couple

La masturbation est un outil d’exploration et d’éducation sexuelle (par exemple, apprendre à retarder l'éjaculation ou découvrir les stimulations clitoridiennes qui mènent au plaisir), ce qui peut améliorer la satisfaction sexuelle individuelle et en couple. Néanmoins, elle est parfois perçue par le.la partenaire comme un signe de désaffection ou de compensation, surtout si elle devient secrète ou remplace les interactions intimes souhaitées dans la relation. La communication ouverte et l’intégration consensuelle de la masturbation dans la sexualité du couple améliorent généralement l’intimité et la satisfaction sexuelle (Herbenick et al., 2022).

Risques, comportements compulsifs et limites

La masturbation, comme toute conduite gratifiante, peut devenir problématique si elle prend une place envahissante au point d’interférer avec le travail, les relations ou la santé mentale. Elle peut ainsi relever du trouble du comportement sexuel compulsif (CSBD), désormais reconnu dans la CIM-11 (World Health Organization, 2019). Ce diagnostic s’applique lorsque la conduite provoque une détresse significative ou une altération du fonctionnement. Elle nécessite alors une prise en charge psychothérapeutique adaptée (Kraus et al., 2018).

Par ailleurs, la masturbation, associée à des pratiques à risque (objets non stériles, fréquence et pression très élevée), peut entraîner des blessures locales. La véritable question n’est donc pas : « Faut-il se masturber ? », mais : « Dans quelles conditions cette pratique est-elle bonne pour moi ? » La réponse dépend de l’autonomie, du plaisir et de la liberté avec lesquels chacun.e s’y engage et profite de l’expérience.

Regarder du porno change-t-il quelque chose à la masturbation ?

La question de la pornographie revient souvent quand on aborde la masturbation. Pourtant, l’usage de la pornographie ne rime pas avec insatisfaction sexuelle pour tout le monde. Ainsi, une méta-analyse portant sur 41 études indique une corrélation négative entre la consommation de porno et la satisfaction sexuelle seulement chez les femmes (Abdi et al., 2024).

Pornographie

Quand on parle de masturbation, le problème ne réside pas dans la pornographie en elle-même, mais dans :

  • Le type de contenu (violent, stéréotypé, irréaliste),
  • Le contexte d’usage (ennui, isolement, stress),
  • La fréquence et la compulsion (envahissante, qui entrave le fonctionnement psychique, physique, social de l’individu) (Nolin et al., 2024).

Comme tout comportement, la masturbation peut devenir problématique lorsqu’elle est utilisée de manière automatique, répétitive et non choisie. Ce n’est pas le geste qui est en cause, mais son inscription dans un cycle de décharge systématique et / ou de compensation. Ainsi, il serait intéressant de vérifier, de temps en temps, si la masturbation est possible sans pornographie, en ayant recours à l’imaginaire (fantasmes) pour accéder au plaisir. Car au-delà de la compulsion, le danger serait d’avoir besoin d’images de plus en plus stimulantes pour être excité.e, jusqu’à être conditionné.e par la pornographie pour ressentir du désir ou du plaisir. Être dans le partage des corps, la lenteur, la communication, et participer à des scènes intimes plus simples et naturelles, est donc important pour continuer de profiter d’une excitation accessible avec votre.vos partenaire.s.

Et s’abstenir ?

Présent en ligne et sur les réseaux sociaux, le mouvement « NoFap » promet énergie, clarté mentale et virilité retrouvée grâce à l’abstinence masturbatoire. Pourtant, aucune étude scientifique n’a démontré son efficacité. En effet, une interdiction rigide de se masturber peut générer des tensions psychiques accrues et parfois même favoriser des conduites compulsives.

Zimmer & Imhoff (2020) montrent ainsi que l’abstinence imposée peut accentuer des pensées sexuelles intrusives, la culpabilité et le mal-être, sans bénéfice aucun sur la santé sexuelle. Les adhérents du mouvement « NoFap » rapportent d’ailleurs un sentiment de honte et une rigidité morale personnelle (Zimmer & Imhoff, 2020).

En réalité, le mouvement NoFap illustre une dynamique socioculturelle complexe : il mêle des croyances pseudo scientifiques, une quête de contrôle de soi et des idéologies moralisatrices liées à la sexualité. Attention, donc, à ce genre de discours hasardeux qui se prétend médical…

Recommandations pratiques pour la promotion de la santé sexuelle

Avant toute chose, il est primordial de considérer la masturbation comme une pratique normale et non pathologique dans l’éducation sexuelle et les consultations en santé. L’auto-exploration du corps et la communication entre les partenaires à ce sujet peuvent être perçues comme des bases d’une sexualité positive. Si des empêchements et des sentiments désagréables persistent, ou en cas de préoccupation médicale (douleurs, symptômes physiques ou suspicion de comportement compulsif), n’hésitez pas à en parler à un.e médecin ou un.e sexologue.

Conclusion

La recherche confirme que la masturbation est une pratique saine qui apporte des bénéfices en termes de plaisir, de régulation émotionnelle, de connaissance de soi, d’estime de soi et de santé de manière générale. La masturbation est bien plus qu’un simple geste mécanique : c’est un espace d’exploration et de recentrage. Car comme le rappelle le sexologue Philippe Brenot (2021), découvrir son corps par soi-même est le point de départ d’une sexualité libre et joyeuse.

Ce contenu a été écrit par Louise PAITEL , Psychologue clinicienne et sexologue diplômée, chercheuse à l’Université Côte d’Azur de Nice. Elle accompagne LOVE AND VIBES en apportant une approche scientifique et bienveillante de la sexualité.

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Références

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  • Aboul-Enein, B. H., et al. (2016). Evidence for masturbation and prostate cancer risk: A review. Sexual Medicine Reviews, 4(3), 229–234.
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  • Carter, C. S., Kenkel, W. M., MacLean, E. L., Wilson, S. R., Perkeybile, A. M., Yee, J. R., … & Porges, S. W. (2020). Is oxytocin “nature’s medicine”? Pharmacological Reviews, 72(4), 829–861.
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