Tout ce qu’il faut savoir sur le squirting

Publié le 13 juin 2021 et mis à jour le 25 septembre 2025 par Louise Paitel
Tout ce qu’il faut savoir sur le squirting

Vous avez sans doute déjà vu ou entendu parler du squirting. Mais, du coup, c'est quoi le squirt vraiment ? Que faut-il savoir à son sujet ? Voici une nouvelle expérience pour pimenter votre vie sexuelle !

Les fluides émis par les femmes au moment du rapport sexuel ou de l'orgasme ont suscité un intérêt croissant ces dernières années, tant dans les médias que dans la littérature scientifique. Deux phénomènes ont été particulièrement discutés : l’éjaculation féminine et le squirting, également appelé « émission fontaine ». Bien que parfois utilisés comme synonymes, ces termes concernent des réalités physiologiques différentes.

Différencier les différents écoulements féminins

L’hyperlubrification vaginale

Elle correspond à une sécrétion de lubrifiant naturel translucide par les parois vaginales et les glandes de Bartholin, qui survient lors de l’excitation sexuelle. Sécrétée en grande quantité, on l’appelle l’hyperlubrification vaginale. Bien qu’elle puisse être très abondante, elle ne doit pas être confondue avec l’éjaculation ou le squirting (Brody & Laan, 2015).

L’éjaculation féminine

Elle désigne l’émission d’un fluide blanc, en petite quantité (quelques millilitres), provenant de la prostate féminine (anciennement appelée glandes para-urétrales ou glandes de Skene), équivalent de la prostate masculine (Zaviacic, 1999 ; Garaz et al., 2025). En effet, comme chez les hommes, ce fluide contient du PSA (antigène prostatique spécifique).

L’incontinence urinaire coïtale

Il s’agit de fuites urinaires involontaires pendant le rapport sexuel, parfois confondues avec le squirting. La différence principale réside dans l’absence de lien avec un plaisir intense ou l’orgasme, et le fait que le liquide ait toutes les caractéristiques de l’urine (Jha et al., 2017 ; Cesson, 2023). En cas d’incontinence, une rééducation périnéale et/ou un traitement urologique peuvent être indiqués.

Le squirting ou l’émission fontaine

Il s’agit d’une émission soudaine, souvent abondante, d’un fluide clair, associée à une stimulation sexuelle intense et/ou à proximité de l’orgasme. Ces émissions de liquide peuvent intervenir de façon isolée ou concomitante, une seule fois dans la vie des femmes ou de façon très régulière (Salama et al., 2015 ; Cesson, 2023).

Même si la composition biochimique du squirting et des fuites urinaires sont similaires, l’incontinence urinaire dégrade systématiquement la qualité de vie sociale, affective et sexuelle des femmes (Lim et al., 2016) alors que le squirting, une fois accepté, améliore la qualité de vie sexuelle (Cesson, 2023).

Le squirting en détail

Physiologie et origine du fluide

Les travaux récents confirment que le squirting provient en grande partie de la vessie, via un mécanisme de remplissage rapide suivi d’une expulsion lors d’une stimulation sexuelle intense (Salama et al., 2015 ; Inoue, 2022). Émis par l’urètre, l’écoulement est constitué d’un liquide transparent (ou très faiblement teinté de jaune) et le plus souvent sans odeur (Salama et al., 2015). Il contient de l’urine diluée et transformée (Pastor, 2013). Le squirting est bref et soudain, le plus souvent unique et proche de la phase orgasmique, même si l’orgasme n’y est pas forcément associé (Cesson, 2023).

Prévalence

La prévalence du squirting reste difficile à définir avec précision. Les études rapportent que 39,5 à 54 % des femmes disent avoir déjà eu une émission de type « fontaine » (Bullough et al., 1984 ; Darling et al., 1990).

Volumes émis

Les volumes observés sont extrêmement variables (de 10 à 500 ml), mais la moyenne se situe entre 50 à 200 ml (Pastor & Chmel, 2022).

Ressenti subjectif

Le vécu psycho-émotionnel des femmes est tout aussi personnel qu’intime, et elles en font des retours différents. Certaines décrivent un plaisir accru et un relâchement total, quand d’autres ressentent de la gêne, liée à l’association du squirting avec de l’urine. Toutefois, plusieurs études (Cesson, 2023 ; Gilliland, 2009 ; Wimpissinger, 2007) indiquent que le vécu de l’émission fontaine reste voluptueux. Dans tous les cas, la perception du.de la partenaire influence fortement l’expérience. Une attitude positive favorise l’acceptation et le plaisir ; une réaction négative peut engendrer de la honte et un évitement sexuel (Gilliland, 2009 ; Cesson, 2023).

Existe-t-il une méthode pour « squirter » ?

Méthode du squirting

Les études scientifiques ont longtemps affirmé que la stimulation du point G (complexe clitorido-vagino-urétro-prostatique) était la technique la plus utilisée pour déclencher le squirting. La stimulation clitoridienne directe est aujourd’hui reconnue comme tout aussi efficace pour parvenir au squirting (Cesson, 2023 ; Hensel et al., 2024 ; Påfs et al., 2024). Aussi, 99 % des 1800 femmes interrogées par le sexologue Nicolas Cesson insistent sur le rôle central du lâcher-prise dans leur expérience. Celui-ci implique une détente musculaire (notamment du plancher pelvien), moins de pensées parasites, l’acceptation de la possibilité d’un jet abondant et un climat de confiance avec le ou la partenaire (Cesson, 2023).

Approche thérapeutique

Le squirting et l’éjaculation féminine sont des phénomènes normaux de la sexualité des femmes, qui ne nécessitent aucun traitement. Néanmoins, chez les femmes qui vivent ces écoulements comme un tabou ou une honte, l’accompagnement par un.e sexologue peut s’avérer nécessaire. En effet, il est primordial de se voir expliquer clairement le phénomène, et d’être rassurée sur sa normalité et le rôle positif qu’il peut jouer dans la sexualité.

"Le vécu psycho-émotionnel du squirting s’améliore avec le temps. Après le premier épisode, souvent perçu comme une surprise, les femmes cherchent des informations sur le phénomène, qui les rassurent sur la normalité de ces écoulements." - Nicolas Cesson, sexologue. -

Cette fiche récapitulative, créée par Nicolas Cesson, a pour but d’aider les professionnel.les de santé et les patientes à mieux comprendre et différencier les expériences reliées aux écoulements féminins (Cesson, 2023).

mieux comprendre et différencier les expériences reliées aux écoulements féminins

Conclusion

Le squirting, l’éjaculation féminine et l’hyperlubrification sont des phénomènes qu’il importe de bien différencier. Les recherches récentes convergent vers l’idée que le squirting correspond à une émission soudaine de fluide vésical, avec des volumes très variables et un vécu subjectif hétérogène. D’un point de vue clinique, l’enjeu est de rassurer les patientes sur la normalité de cette expérience et de la distinguer de troubles éventuels nécessitant un suivi (comme l’incontinence urinaire). D’un point de vue social et psychologique, il s’agit de déconstruire les tabous afin que chaque femme puisse vivre son expérience corporelle sans honte, en profitant pleinement de ce plaisir.

Pour en savoir plus sur les témoignages de femmes expérimentant des émissions fontaine, vous pouvez regarder cette présentation : https://www.youtube.com/watch?v=8Sq2rSE2BpI

Ce contenu a été écrit par Louise PAITEL , Psychologue clinicienne et sexologue diplômée, chercheuse à l’Université Côte d’Azur de Nice. Elle accompagne LOVE AND VIBES en apportant une approche scientifique et bienveillante de la sexualité.

Nos top astuces pour squirter

Le lâcher-prise total

Afin de réussir à squirter, il faut impérativement lâcher prise. Ce n'est pas en cherchant à tout prix à squirter que cela va arriver. Alors on se détend et on profite de l'instant présent. Gardez en tête que beaucoup de femmes ont besoin de s'entraîner plusieurs fois avant que le phénomène se produise.

Faîtes grimper l'excitation

En gros, prenez votre temps et découvrez les différentes parties de votre corps. Les câlins, les baisers, les caresses sont primordiales pour faire monter l'excitation. On vous conseille aussi un bon massage érotique pour faire monter la température entre vous et votre partenaire, grâce à une huile de massage chauffante.

Le lubrifiant

Ahhh le lubrifiant, ce produit magique. En plus d'aider avec l'hydratation, il va permettre de fluidifier les mouvements de vos doigts ou de votre jouet. Il suffit d'en déposer une noisette soit sur le jouet soit directement à l'entrée du vagin. Vous trouverez de supers lubrifiants ici, notamment un lubrifiant chauffant qui fera monter la température et le plaisir.

Stimulez votre clitoris

On vous conseille également de stimuler votre clitoris  soit avec vos doigts ou avec un jouet spécialisé. La combinaison de mouvement circulaire, de pression et de vitesses différentes fera monter le plaisir et augmentera vos chances de squirter.

Références

  • Brody, S., & Laan, E. (2015). An updated review of female ejaculation and the female prostate. The Journal of Sexual Medicine, 12(11), 2360–2368.
  • Bullough, B., David, M., Whipple, B., Dixon, J., Allgeier, E. R., & Drury, K. C. (1984). Subjective reports of female orgasmic expulsion of fluid. The Nurse Practitioner, 9(3), 55–59.
  • Cesson, N. (2023). Les émissions-fontaines : mise au point sur les données récentes et implications cliniques. Sexologies, 32(4), 268–279.
  • Darling, C. A., Davidson, J. K., Sr., & Conway-Welch, C. (1990). Female ejaculation: Perceived origins, the Grafenberg spot/area, and sexual responsiveness. Archives of Sexual Behavior, 19(1), 29–47.
  • Garaz, R., Stenzl, A., Tsaur, I., Harland, N., & Amend, B. (2025). Benign and inflammatory lesions of the human female prostate: A narrative review of diagnostic and therapeutic approaches. Aktuelle Urologie, 56(2), 123–132.
  • Gilliland, A. (2009). Women’s experiences of female ejaculation. Sexuality & Culture, 13(2), 121–134.
  • Hara, R., Nagai, A., Nakatsuka, T., Ohira, S., Fujii, T., & Miyaji, Y. (2018). Male squirting: Analysis of one case using color Doppler ultrasonography. IJU Case Reports, 1(1), 19–21.
  • Hensel, D. J., von Hippel, C. D., Lapage, C. C., & Perkins, R. H. (2024). Vaginal squirting: Experiences, discoveries, and strategies in a U.S. probability sample of women ages 18–93. The Journal of Sex Research, 61(4), 529–539.
  • Jha, S., Milsom, I., & Radley, S. (2017). The prevalence of female urinary incontinence and its impact on quality of life: A worldwide perspective. International Urogynecology Journal, 28(6), 795–801.
  • Lim, R., Liong, M. L., Leong, W. S., Khan, N. A., & Yuen, K. H. (2016). Effect of stress urinary incontinence on the sexual function of couples and the quality of life of patients. The Journal of Urology, 196(1), 153–158.
  • Påfs, J., Wahlberg, A., Fugl-Meyer, K., & Ziaei, S. (2024). Women’s experiences of female ejaculation and/or squirting: A Swedish cross-sectional study. Sexual Medicine, 12(5).
  • Pastor, Z. (2013). Female ejaculation orgasm vs. coital incontinence: A systematic review. The Journal of Sexual Medicine, 10(7), 1682–1691.
  • Salama, N., Boitrelle, F., Gauquelin, A., Malagrida, O., & Giorgetti, R. (2015). Nature and origin of ‘squirting’ in female sexuality. The Journal of Sexual Medicine, 12(9), 2016–2025.
  • Wimpissinger, F., Stifter, K., Grin, W., & Stackl, W. (2007). The female prostate revisited: Perineal ultrasound and biochemical studies of female ejaculate. The Journal of Sexual Medicine, 4(5), 1388–1393.
  • Zaviacic, M. (1999). The female prostate: Morphology, physiology, pathology. Kluwer Academic Publishers.