Autofellation : fantasme impossible ou pratique réelle ?

Publié le 28 août 2025 et mis à jour le 1 septembre 2025 par Thomas
Autofellation : fantasme impossible ou pratique réelle ?

Avez-vous déjà entendu parler de l’autofellation et vous êtes-vous demandé s’il s’agissait d’un simple mythe ou d’une pratique réellement possible ? Ce fantasme, souvent évoqué dans les conversations sur la sexualité masculine, oscille entre fascination, tabou et curiosité.

La frontière entre ce qui appartient au domaine du rêve et ce qui est réalisable dans la réalité mérite qu’on s’y attarde. L’autofellation, au-delà de son côté spectaculaire, interroge surtout sur les limites du corps humain, les dangers possibles, mais aussi sur l’imaginaire sexuel qui entoure cette pratique.

Avant de plonger dans les aspects anatomiques et psychologiques, voyons d’abord de quoi il est réellement question.

L’autofellation, qu’est-ce que c’est ?

L’autofellation désigne la pratique qui consiste, pour une personne avec un pénis, à effectuer une fellation sur elle-même. Sur le plan théorique, cela semble être l’expression ultime de l’autoérotisme : donner et recevoir du plaisir en même temps, dans un cercle fermé et autosuffisant.

Cette idée fascine parce qu’elle flirte avec la transgression et qu’elle renvoie à un fantasme d’indépendance sexuelle totale. Pour certains, elle symbolise la possibilité de ne jamais avoir besoin d’autrui pour atteindre le plaisir. Pour d’autres, c’est un simple objet de curiosité, voire une source de blagues. Dans tous les cas, l’autofellation occupe une place bien à part dans l’imaginaire sexuel, car elle mêle autant de désir que d’incrédulité.

Entre mythe et réalité

Dans la culture populaire, l’autofellation est souvent évoquée de manière humoristique, comme un fantasme impossible ou une légende urbaine. Pourtant, quelques témoignages existent, notamment chez des contorsionnistes, des artistes performeurs ou des personnes ayant une souplesse exceptionnelle. Des forums en ligne et certains récits rapportent que quelques hommes auraient réussi à s’y adonner partiellement ou totalement, mais ces cas restent rarissimes et souvent difficiles à vérifier.

Ce mélange de récits invérifiables et de fascination collective entretient le mythe. Les vidéos qui circulent sur internet, quant à elles, ne permettent pas toujours de distinguer la mise en scène de la réalité. Ainsi, l’autofellation reste davantage une image fantasmée qu’une pratique répandue, et sa place dans l’imaginaire sexuel semble plus forte que dans la réalité concrète.

Les limites physiques et anatomiques

L’obstacle principal est bien sûr le corps humain lui-même. Pour qu’une autofellation soit possible, il faut une combinaison de facteurs extrêmement rares : un tronc relativement court, une souplesse dorsale exceptionnelle, une grande flexibilité des hanches et un pénis de taille suffisante pour faciliter le contact.

Même avec un entraînement poussé en yoga, en gymnastique ou en arts du cirque, le corps humain connaît des limites naturelles. La colonne vertébrale, conçue pour protéger la moelle épinière et assurer la mobilité, n’est pas faite pour supporter de telles torsions. Pour la majorité des hommes, l’autofellation restera donc hors d’atteinte, non pas par manque de volonté, mais simplement en raison des contraintes physiologiques.

Les risques pour la santé

Les tentatives d’autofellation ne sont pas anodines. En forçant son corps dans des positions extrêmes, on s’expose à divers problèmes de santé :

  • tensions musculaires sévères,
  • douleurs lombaires,
  • entorses cervicales,
  • voire hernies discales dans les cas les plus graves.

Des médecins ont déjà rapporté avoir pris en charge des patients blessés en tentant ce type d’expérience. En cherchant à atteindre un fantasme, certains peuvent mettre en péril leur dos, leur nuque ou même leur mobilité sur le long terme. Autrement dit, le prix du fantasme peut être bien trop élevé pour une pratique dont le plaisir reste très hypothétique.

Alternatives pour explorer le fantasme autrement

Si l’autofellation intrigue, il existe des moyens plus sûrs de se rapprocher de l’expérience. Les masturbateurs réalistes, les sextoys oraux ou encore les godes ventouse peuvent permettre de retrouver certaines sensations d’un plaisir « auto-administré ».

Il est aussi possible d’intégrer ce fantasme dans un jeu de rôle avec un·e partenaire, où la mise en scène et l’imaginaire suffisent à stimuler le désir sans danger pour le corps. L’essentiel reste de transformer l’idée en un terrain ludique et érotique, sans chercher à mettre sa santé en péril.

L’autofellation se situe à la croisée du fantasme, de la légende et de la rare réalité. Si quelques individus exceptionnellement souples semblent capables de la pratiquer, elle reste inaccessible pour la quasi-totalité des hommes. Plus que la performance physique, c’est le pouvoir évocateur de ce fantasme qui alimente les discussions et stimule l’imaginaire.

Mais rappelons-le : la sexualité ne se mesure pas à la capacité de réaliser l’impossible. L’épanouissement se trouve dans la diversité des expériences, dans le jeu, la créativité et la complicité avec soi-même ou avec son/sa partenaire.